Rapport de l'ADAN 2023

1 Français sur 10 possède des crypto-monnaies, c’est le bilan dressé par le nouveau rapport de l’ADAN ! Un incontournable à ne pas manquer pour découvrir ou suivre les avancées de ce secteur passionnant.

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Le dernier rapport de l’ADAN (Association pour le Développement des Actifs Numériques) et du cabinet d’audit KPMG a été publié, concernant l’évolution du marché des cryptoactifs en France et en Europe.

La première partie de ce rapport nous offre une visibilité sur l’adoption de cette classe d’actifs en France et dans les différents pays d’Europe. Quant à la deuxième partie, l’ADAN nous donne les évolutions des différents secteurs et leurs enjeux de réglementation qui leur sont liés.

Voici une synthèse des informations clés à retenir de ce rapport de 70 pages :

1) État de l’adoption des crypto-monnaies en France et en Europe

81% des Français ont déjà entendu parler de cette classe d’actifs, soit une progression de 9% en un an.

Le constat est simple, les cryptoactifs ont poursuivi le développement de leur notoriété sur l’année écoulée.

Source : Web 3 et crypto en France et en Europe – Adoption par le grand public et applications dans les industries (Rapport ADAN / KPMG 2023)

On constate bien une progression de la démocratisation des cryptoactifs. De nombreux Français possèdent des cryptoactifs dans leurs portefeuilles. Un Français sur dix possède des crypto-monnaies ou des NFT, soit une augmentation de 18% en un an.

Cependant, bien que ces chiffres soient en progression constante ces dernières années, l’adoption en France reste plus faible par rapport aux autres pays européens étudiés. On constate les taux suivants : Pays-Bas (14%), l’Italie (11%), l’Angleterre (12%) et l’Allemagne (11%) ; la France est en retard…

On note, que la part des personnes dites ‘non réfractaires’ est plus importante dans ces autres pays. En Italie, 56% de sa population est ouverte à investir dans ce type d’actifs, tandis que la France ne dépasse pas les 37%. La moitié des Français (48%) ne sont aujourd’hui pas intéressés par cette classe d’actif.

Ces résultats s’expliquent en grande partie par le manque de conseil et d’accompagnement que proposent en l’état du marché les conseillers habituels des investisseurs. Un manque global de connaissance concernant ces sujets est également à noter. C’est pourquoi la formation est un enjeu majeur pour le secteur dans les années à venir.

Cette réticence française peut également s’expliquer par le contexte macroéconomique, conjugué aux récents scandales qui ont fragilisé la confiance du marché, durant cette année de “bear market”.

Ce rapport nous permet de dresser plus précisément le profil des investisseurs cryptoactifs français. Ils sont majoritairement des hommes (63,5%), âgés de moins de 35 ans (48%), ayant déjà investi en bourse (78%), avec un revenu par foyer de 60 000 € (24%). Le constat est approximativement le même dans les autres pays étudiés par l’ADAN.

Le rapport nous présente également la part que représentent ces actifs dans le portefeuille des investisseurs. La grande majorité (70%) alloue à cette classe d’actifs moins de 10% de leurs portefeuilles. Pour la majorité, les actifs numériques choisis sont les basiques : Bitcoin (64%) et Ethereum (18%).

2) Les différentes industries que révolutionnent les cryptoactifs

Dans cette seconde partie, le rapport met en lumière les secteurs où les cryptoactifs s’épanouissent.

Le premier secteur concerné est la Finance. De nombreux acteurs emblématiques se sont déjà positionnés. On cite Axa et Société Générale, déjà enregistrés en tant que PSAN (Prestataires de services sur actifs numériques) auprès de l’AMF.

De plus, des fonds d’investissement tels que BlackRock proposent désormais des ETF ‘Blockchain’, composés d’actions d’entreprises orientées sur la blockchain et le web3. De nombreux acteurs sont également cités dans ce rapport, nous vous invitons à le lire afin d’avoir plus de détails.

L’enjeu environnemental est également l’un des défis auxquels doit faire face le secteur des cryptoactifs. La blockchain, moteur de cette industrie, requiert l’utilisation de datacenters qui consomment des quantités non négligeables d’énergie. On constate que 60% de l’énergie consommée est issue de sources durables.

D’autres alternatives existent afin de réduire l’impact environnemental de cette technologie. Certaines entreprises développent de nouvelles pratiques afin de favoriser une gestion efficiente de l’électricité. L’utilisation du surplus d’énergie verte redirigée vers des datacenters mobiles est une alternative pertinente. Développés par l’entreprise BBGS, ces centres de minage “mobiles” sont installés aux pieds des centrales d’énergie en surcapacité.

Ces alternatives permettent ainsi de réduire la perte énergétique tout en contribuant au développement d’une technologie blockchain plus respectueuse de l’environnement.

NFT issus de la collection PMU (Stables) - Epoustouflant

Le secteur du divertissement est un terreau propice aux nouveaux cas d’usage des NFT (Non Fungible Token). Le divertissement numérique prend une nouvelle dimension grâce à l’intégration des NFT. L’art, les jeux vidéo, les jeux d’argent, le cinéma sont autant de secteurs propices aux innovations offertes par le numérique. Deuxième constat, le secteur des NFT a gagné en maturité. Les usages se développent et remplacent la dimension principalement spéculative.

On peut citer les initiatives de Spotify, PMU (Stables) ou encore Carrefour. Ces derniers utilisent les NFT afin de renforcer la proximité et le lien avec leurs communautés de consommateurs.

Les NFT sont devenus un outil majeur pour le secteur du luxe. Ils partagent le même modèle : la rareté. À ce jour, plus de la moitié des maisons du luxe (51%) ont franchi le cap, à l’image du groupe LVMH. Cette technologie permet aux maisons de luxe de certifier leurs produits en les associant à des NFT, pour offrir une continuité marketing ou encore développer de nouveaux produits et expériences client inédites.

Enfin, ce rapport met également en lumière de nombreux secteurs qui bénéficient également des avancées de la blockchain, tels que le secteur du paiement, de l’immobilier, de l’assurance ou encore celui de l’industrie.

3) L’enjeux de la Régulation et le futur règlement MICA

La régulation, bien que contraignante, permet au secteur de devenir plus mature et d’éviter de répéter certaines dérives ayant nui à son image. Ce rapport apporte de nombreuses pistes aux décideurs publics, dans l’objectif de faire progresser le futur règlement européen, MICA (Market in crypto-assets). Son entrée en application dans 18 mois est une étape clé pour franchir de nouveaux seuils d’adoption de masse.

Le parlement Européen

Pour que la France et l’Europe prennent la place de leaders dans le domaine des cryptoactifs, il est nécessaire d’apporter une réglementation propice au développement de ce tissu économique.

Elle doit permettre d’apporter un environnement propice à la pérennisation de l’industrie, tout en protégeant l’investisseur des risques inhérents à cette nouvelle classe d’actifs.

4) Conclusion

  • 1 Français sur 10 possède des cryptoactifs.
  • La popularité des cryptoactifs croît en France (85%), mais pas assez !
  • Les Français sont plus réfractaires que les autres à ces actifs.
  • Investisseur type : Homme, 35 ans, Investi en bourse, revenu de 60 000 €.
  • La régulation est un enjeu majeur ! Vers le règlement Européen MICA…

Merci une nouvelle fois à l’ADAN et à KPMG ainsi qu’à leurs partenaires de produire chaque année ce baromètre de notre industrie. Nous vous invitons à lire ce rapport, car il apporte de nombreuses précisions aux éléments que nous avons évoqués. Face à un domaine en constante évolution, il est nécessaire que chacun renforce ses connaissances en la matière.

Vous trouverez en commentaire de cette article le lien du rapport sur le site officiel de l’ADAN.