Lettre Mensuelle d'AJF - mars 2024
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đ L’essentiel de l’actualitĂ© financiĂšre :
LâEurope redresse la barre ?
L’Europe a annoncĂ© des indices PMI (indice directeur des achats) supĂ©rieurs aux attentes. Cette hausse suggĂšre une reprise Ă©conomique graduelle dans la zone euro, principalement portĂ©e par le secteur des services qui a montrĂ© des signes de stabilisation aprĂšs six mois de baisse.
Les performances Ă©conomiques varient significativement d’un pays Ă l’autre : la France a vu son Ă©conomie repartir, tandis que l’Allemagne a connu une importante dĂ©cĂ©lĂ©ration, en partie due Ă un dĂ©clin de son secteur manufacturier.
Lors d’une confĂ©rence de presse, Christine Lagarde, la prĂ©sidente de la BCE, a soulignĂ© l’importance d’attendre des donnĂ©es supplĂ©mentaires pour confirmer la tendance Ă la baisse de l’inflation et ainsi considĂ©rer une rĂ©duction des taux d’intĂ©rĂȘt.
La FED repousse sa baisse de taux
La semaine passĂ©e, la publication du compte-rendu de la rĂ©union du FOMC de janvier par la RĂ©serve FĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine (Fed) a Ă©tĂ© un Ă©vĂ©nement clĂ©, rĂ©vĂ©lant la prudence des membres de la Fed quant au calendrier des baisses des taux d’intĂ©rĂȘt.
MalgrĂ© un optimisme concernant les perspectives d’inflation, la Fed a soulignĂ© quâelle nâĂ©tait pas pressĂ©e de rĂ©duire les taux, qui devraient commencer Ă baisser plus tard dans l’annĂ©e. Cette position a Ă©tĂ© renforcĂ©e par des commentaires de hauts responsables de la Fed, soulignant la nĂ©cessitĂ© de voir une tendance positive continue des donnĂ©es avant toute rĂ©duction des taux.
Les discussions ont Ă©galement portĂ© sur les prĂ©occupations liĂ©es Ă une inflation persistante dans les secteurs des services et du logement, ainsi que sur l’impact des donnĂ©es Ă©conomiques rĂ©centes montrant une croissance de l’emploi plus forte que prĂ©vu, compliquant encore davantage cette dĂ©cision de rĂ©duction des taux.
Une coupe dans le budget de lâEtat Français
Bruno Le Maire, ministre français de l’Ăconomie et des Finances, a annoncĂ© un programme visant Ă Ă©conomiser 10 milliards d’euros pour rĂ©duire le dĂ©ficit public Ă 4,4 % du PIB en 2024. Ce plan implique des coupes dans les dĂ©penses de gestion et l’annulation de certaines politiques publiques, tout en Ă©vitant d’augmenter les impĂŽts pour les mĂ©nages.
Les secteurs les plus affectĂ©s par la rĂ©duction du budget annoncĂ©e par Bruno Le Maire incluent principalement l’aide publique au dĂ©veloppement, le soutien Ă la rĂ©novation thermique, et plus largement, les initiatives liĂ©es Ă la transition Ă©cologique.
Bien que des efforts soient faits pour limiter l’impact sur les citoyens, avec âseulementâ une rĂ©duction notable d’un milliard d’euros dans le budget de MaPrimeRĂ©nov’, des critiques suggĂšrent que ces mesures pourraient ĂȘtre insuffisantes pour atteindre les objectifs fixĂ©s, impliquant des Ă©conomies plus consĂ©quentes Ă l’avenir. Affaire Ă suivre !
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Le retour du célÚbre fonds en euros ?
Au dĂ©but de cette annĂ©e, les compagnies d’assurance ont rĂ©vĂ©lĂ© que les rendements des fonds en euros ont connu une augmentation significative en 2023. Cette hausse, situĂ©e entre 2,50 % et 2,70 %, marque un contraste notable avec les rendements plus modĂ©rĂ©s des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes (1,91 % en 2022 et 1,30 % en 2021). Cette amĂ©lioration a Ă©tĂ© motivĂ©e par la volontĂ© des assureurs de maintenir l’attractivitĂ© des fonds en euros face aux livrets A et d’encourager de nouveaux investissements dans des obligations offrant de meilleurs rendements. MalgrĂ© une inflation qui rend ces taux effectivement nĂ©gatifs, cette Ă©volution reprĂ©sente un point positif pour les Ă©pargnants.
Ce rebond des performances s’explique principalement par un environnement de taux d’intĂ©rĂȘt favorable et une bonne performance des marchĂ©s d’actions, permettant une augmentation des dividendes et coupons.
đ Que s’est-il passĂ© sur les marchĂ©s en fĂ©vrier ?
Situation macroéconomique
La semaine derniĂšre, l’attention s’est portĂ©e sur la publication du compte-rendu de la rĂ©union du FOMC de janvier par la RĂ©serve FĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine (Fed). Ce document a soulignĂ© une approche prudente de la Fed concernant le calendrier des baisses de taux d’intĂ©rĂȘt. ParallĂšlement, une diminution des demandes hebdomadaires et continues d’allocations chĂŽmage aux Ătats-Unis signale un marchĂ© du travail toujours robuste, exerçant une pression ascendante sur les taux d’intĂ©rĂȘt amĂ©ricains.
En Europe, les derniers indices PMI composites ont surpris positivement, atteignant un sommet de huit mois bien qu’ils demeurent en dessous du seuil de croissance, illustrant une amĂ©lioration progressive mais hĂ©tĂ©rogĂšne de l’Ă©conomie de la zone euro. Cette dynamique est marquĂ©e par une divergence notable entre la France, qui affiche une expansion Ă©conomique, et l’Allemagne, oĂč le ralentissement s’est intensifiĂ©, principalement en raison du dĂ©clin de la production manufacturiĂšre.
LâĂ©conomie chinoise montre des signes de reprise grĂące Ă une augmentation des exportations, notamment dans les secteurs des semi-conducteurs et de l’Ă©lectronique. Cependant, elle fait face Ă des dĂ©fis persistants, notamment des pressions dĂ©flationnistes et une faible demande intĂ©rieure. Les autoritĂ©s prĂ©voient d’appliquer des politiques monĂ©taires et fiscales renforcĂ©es pour soutenir la reprise, tout en soulignant la nĂ©cessitĂ© de rĂ©formes structurelles pour relancer l’Ă©lan de croissance. Ce mĂ©canisme, bien quâefficace si on en croit les rĂ©sultats de ses prĂ©cĂ©dentes utilisations, devrait produire des effets seulement Ă moyen terme. En attendant, des incertitudes demeurent quant Ă la capacitĂ© du pays Ă Ă©viter une spirale dĂ©flationniste et Ă restaurer la confiance du secteur privĂ©.
RĂ©percussions sur les diffĂ©rentes classes d’actifs
Les indices boursiers amĂ©ricains continuent dâenchaĂźner les records, portĂ©s par un segment technologique particuliĂšrement fort (avec notamment Nvidia). Le reste des autres secteurs reste en retrait, ce qui donne une allure quelque peu fragile Ă la tendance haussiĂšre actuelle. Du cĂŽtĂ© europĂ©en, le CAC 40 se dirige vers le seuil psychologique des 8 000 points.
Les marchĂ©s obligataires ont effectuĂ© un lĂ©ger rebond sur fĂ©vrier. Actuellement, on observe une phase dâindĂ©cision, qui peut ĂȘtre due Ă la forte hausse des marchĂ©s actions mais Ă©galement Ă la position dâattente adoptĂ©e par la majoritĂ© des banques centrales. Le taux de lâobligation Ă 10 ans amĂ©ricaine, qui est une des rĂ©fĂ©rences pour ce marchĂ©, franchit la barre des 4,2% aprĂšs ĂȘtre descendu en dessous des 4% il y a quelques semaines.
L’amĂ©lioration des conditions Ă©conomiques et financiĂšres, bien que positive pour les actifs Ă risque, est tempĂ©rĂ©e par des incertitudes gĂ©opolitiques persistantes, laissant le marchĂ© vulnĂ©rable. Les tensions potentielles liĂ©es Ă des situations au Moyen-Orient ou en Ukraine pourraient affecter sĂ©vĂšrement les marchĂ©s des matiĂšres premiĂšres. Cependant, ces risques gĂ©opolitiques semblent devenir une constante, Ă laquelle les marchĂ©s s’adaptent progressivement.
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Perspectives sur les diffĂ©rentes classes dâactifs
Actions : Avec les indices PMI composites de l’Europe surpassant les attentes et militant en faveur dâune reprise Ă©conomique, principalement dans le secteur des services, les actions europĂ©ennes pourraient poursuivre leur hausse. Toutefois, la divergence des performances Ă©conomiques entre les pays, comme la croissance en France et le ralentissement en Allemagne, pourrait entraĂźner une volatilitĂ© Ă court terme. Aux Ătats-Unis, malgrĂ© la prudence de la Fed concernant la baisse des taux, l’optimisme sur l’inflation et un marchĂ© du travail robuste soutiennent les actions, notamment dans le secteur technologique. Quant aux actions chinoises, elles pourraient bĂ©nĂ©ficier Ă moyen terme des mesures de soutien politique et des rĂ©formes.
Obligations : Les marchĂ©s obligataires ont rebondi lĂ©gĂšrement en fĂ©vrier, reflĂ©tant une certaine indĂ©cision influencĂ©e par la dynamique des marchĂ©s actions et les politiques des banques centrales. En Europe, l’attente de donnĂ©es supplĂ©mentaires pour confirmer la tendance Ă la baisse de l’inflation avant d’envisager une rĂ©duction des taux d’intĂ©rĂȘt par la BCE pourrait maintenir une atmosphĂšre d’incertitude.
Immobilier : L’amĂ©lioration des conditions Ă©conomiques et financiĂšres est positive pour le secteur immobilier. Cependant, les incertitudes gĂ©opolitiques et les prĂ©occupations spĂ©cifiques comme la faiblesse du marchĂ© de l’immobilier commercial amĂ©ricain, soulignĂ©es par les pertes annoncĂ©es par certaines banques, pourraient peser sur ce secteur. La situation varie selon les rĂ©gions et il faut continuer dâĂȘtre sĂ©lectif sur cette classe dâactifs.
MatiĂšres PremiĂšres : La situation gĂ©opolitique, notamment au Moyen-Orient et en Ukraine, continue de reprĂ©senter un risque significatif pour le marchĂ© des matiĂšres premiĂšres, susceptible d’entraĂźner des tensions sĂ©vĂšres en cas d’escalade. Il est recommandĂ© dâĂȘtre prudent sur ce marchĂ© Ă court terme.
đ Performances des marchĂ©s :
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